Le XIVe siècle peut sans nul doute être considéré comme «l’âge d’or» de la mystique en Angleterre. Parmi les noms de R. Rolle, W. Hilton, J. de Norwich, l’auteur du Nuage d’Inconnaissance occupe une place importante, gardant un anonymat manifestement recherché. Il apparaît très vraisemblable que cet Anonyme ait longtemps et assidûment fréquenté les milieux cartusiens, s’il n’a pas été lui-même chartreux, avant peut-être de choisir une vie plus radicalement érémitique. Le but de son œuvre est l’union à (...) Dieu par le détachement absolu, union au Tout-Autre selon le mode apophatique légué par Denys le pseudo-Aréopagite dont il se réclame explicitement, et auquel il emprunte le titre de son principal ouvrage. Il revendique également l’influence de Grégoire de Nysse, de saint Augustin, de Richard de Saint-Victor dont il traduira en anglais le Benjamin minor, et laisse clairement entendre qu’il a lu Thomas d’Aquin, saint Bernard et Guillaume de Saint-Thierry. Mais il est une influence profonde et non avouée qu’il nous a semblé intéressant de dégager ici; il s’agit de celle du Miroir des Simples âmes anéanties de Marguerite Porete. (shrink)

L’article livre l’édition d’un traité intitulé, d’après le plus ancien témoin, De origine virtutum et vitiorum. Conservé dans quatre manuscrits, il est probablement l’œuvre d’un religieux anglais dans les premières décennies du xiiie siècle. Il s’attache principalement à décrire l’interaction entre les puissances naturelles de l’âme humaine et les obligations morales des chrétiens. L’auteur manifeste son originalité par l’usage de classifications éloignées des traditions académiques. En dépit d’une forme scolaire, ce traité répond avant tout à des préoccupations pastorales.

F. 1v-9v of the codex Vat. gr. 1020, which is dated to the first half of the 14th century, contains seven unknown and anonymous letters, the last one mutilated. In this study, at first, the ascription of the letters to Maximus Neamonites as proposed by the database of the PINAKES is rejected, and a number of assumptions are made concerning the name of their writer in the light of the little prosopographical information offered. The content is studied, as well as (...) the style of the letters and their place in the literary context of the Palaiologan Rennaisance of the 13th-14th centuries. A critical edition of the letters completes the article. (shrink)

Résumé Les Communia gramatice, un compendium grammatical anonyme rédigé autour de 1250 dans le milieu éclectique de la Faculté des arts de Paris et contenu aujourd’hui uniquement dans le manuscrit 16617 du fonds latin de la Bibliothèque nationale de France, traitent entre autres du statut linguistique de l’interjection. La notion de signification, au sens de contenu de connaissances et de rapport référentiel entre un mot et son signifié, y joue un rôle fondamental : la principale difficulté onto-grammaticale présentée par (...) l’interiectio étant précisément de déterminer la nature de sa signification. L’auteur anonyme des Communia gramatice pose clairement la distinction classique entre la signification d’une émotion et la signification d’un concept, mais y apporte des nuances intéressantes de nature cognitive : nous sommes à une époque où la philosophie naturelle aristotélicienne vient tout juste de rencontrer la grammaire spéculative typiquement parisienne.The Communia gramatice, an anonymous grammatical compendium emanating from the eclectic mediaeval Faculty of Arts of Paris and only preserved nowadays in the manuscript 16617 of the Bibliothèque nationale de France’s latin claim, deal, among other things, with the linguistic status of interjections. The notion of meaning, as a content of knowledge and a referential connection between a word and his signified, is fundamental : the main onto-grammatical problem with interjections being precisely that the nature of their meaning is quite uncertain. The anonymous author of the Communia gramatice clearly poses the standard distinction between the meaning of a feeling and the meaning of a concept, but puts into it some interesting thoughts of cognitive subject-matter : these theories belong to a time when the Aristotelian natural philosophy just met the typical Parisian speculative grammar. (shrink)

RésuméDans le présent article, on expose la théorie aristotélicienne des comètes, bien diffusée en Occident musulman par le biais des commentaires d'Ibn Rušd et d'Ibn Bāǧǧa, et abordée trois siècles plus tard dans un manuscrit inédit attribué au fameux mathématicien Ibn Ġāzī al-Miknāsī. Dans ce traité qui ne figure pas dans la liste connue de ses écrits, Ibn Ġāzī traite de l'astrologie des comètes suivant Ptolémée, et insére une critique attribuée à Iḫwān al-Ṣafā’, caractérisée par le rejet de l'idée des (...) comètes sidérales. On s'intéresse également aux classifications des comètes données par Ibn Ġāzī et un autre auteur peu connu ‘Alī al-Antākī. Ainsi, nous avons constaté que le contenu du De cometis du pseudo-Ptolémée est analogue au le texte d'Ibn Ġāzī, et pratiquement identique au texte d'al-Antākī. Par la suite, on analyse les observations de comètes réalisées du ixe jusqu’à la fin du xixe s. en Afrique du Nord et en Espagne musulmane, et consignées dans certains manuscrits d'astronomie et chroniques en langue arabe, mais qui n'ont jamais fait l'objet d’études approfondies. Les observations étudiées sont : les deux comètes X/975 P1 et X/998 D1 signalées par un auteur anonyme du xve s., l'observation de la comète X/1381 V1 rapportée par Ibn al- Qāḍī, le passage de la comète de Halley en 1456 rapporté par Muḥammad al-Zarkašī, la comète en C/1743 X1 observée par ‘Abd al-Razzāq ibn Ḥamadūš, et qui confirme sa structure en éventail, les deux observations de Ibn ‘Alī al-Šrīf al-Šalāṭī de la D/1770 L1, et surtout son témoignage concernant la C/1769 P1 où il a inséré une représentation graphique inédite en Occident musulman. (shrink)

Si Numénius, en platonicien de son temps, a utilisé le Timée et la République à la fois pour élaborer et étayer sa pensée métaphysique et cosmologique, il est devenu coutume de penser qu’il a également eu recours au Parménide dans sa description du premier principe, qu’il peut paraître tentant d’identifier chez lui à l’Un. L’examen attentif de son œuvre ne fournit cependant que peu d’indices en ce sens et convainc même qu’elle ne permet pas une telle interprétation. Malgré ces conclusions, (...) l’hypothèse persiste pour des raisons qui tiennent principalement à l’histoire de la philosophie et aux recherches qu’elle suscite. Elle est en effet souvent reprise pour trois raisons, présentées comme corollaires : le statut propre à Numénius de platonicien pythagorisant, prédécesseur de Plotin ; les affinités réelles entre sa pensée et celle du Commentaire anonyme au Parménide ; les parallèles également entrevus entre ses formules et celles de la source supposée commune au Zostrien et au Contre Arius de Marius Victorinus, source présentée comme fort proche du Commentaire anonyme. Sont donc invoquées trois raisons nées moins de l’étude de l’œuvre de Numénius elle-même que de la recherche des sources d’autres textes en mal d’auteur et d’origines bien définies, recherche se fondant en partie sur les liens entre cette œuvre et ses prétendus « pairs » en pythagorisme. Cette troisième partie de l’étude présente la dernière péripétie des recherches sur la relation éventuelle de Numénius au Parménide. La première a montré que l’œuvre parvenue de Numénius ne présente aucune trace de l’utilisation de ce dialogue de Platon dans son élaboration de la doctrine des deux premiers principes ; la deuxième a tenté de prouver que Numénius n’est vraisemblablement pas l’auteur du Commentaire anonyme au Parménide. Est ici abordé ce que Michel Tardieu a nommé l’« exposé commun » au Zostrien et au Contre Arius de Marius Victorinus. Les parallèles apparents de cet exposé avec le Commentaire anonyme au Parménide et avec certaines formulations de Numénius ont suggéré qu’il avait Numénius pour source, ce qui a parfois servi à étayer l’hypothèse que Numénius était malgré tout l’auteur du Commentaire anonyme. Là encore, l’examen détaillé et la confrontation des textes révèlent la fragilité de cette double conclusion. Un retour sur la source de l’« exposé » en réalité partiellement « commun » au Zostrien copte et à Marius Victorinus montre néanmoins que Numénius a sans doute servi à son élaboration et qu’il a par suite pu servir aussi de source aux gnostiques, tout comme il a servi aux néoplatoniciens, et ce parfois même, indirectement ou a contrario, dans l’interprétation du Parménide. (shrink)

Si Numénius, en platonicien de son temps, a utilisé le Timée et la République à la fois pour élaborer et étayer sa pensée métaphysique et cosmologique, il est devenu coutume de penser qu’il a également eu recours au Parménide dans sa description du premier principe, qu’il peut paraître tentant d’identifier chez lui à l’Un. L’examen attentif de son œuvre ne fournit cependant que peu d’indices en ce sens et convainc même qu’elle ne permet pas une telle interprétation. Malgré ces conclusions, (...) l’hypothèse persiste pour des raisons qui tiennent principalement à l’histoire de la philosophie et aux recherches qu’elle suscite. Elle est en effet souvent reprise pour trois raisons, présentées comme corollaires : le statut propre à Numénius de platonicien pythagorisant, prédécesseur de Plotin ; les affinités réelles entre sa pensée et celle du Commentaire anonyme au Parménide ; les parallèles également entrevus entre ses formules et celles de la source supposée commune au Zostrien et au Contre Arius de Marius Victorinus, source présentée comme fort proche du Commentaire anonyme. Autrement dit, sont invoquées trois raisons nées moins de l’étude de l’œuvre de Numénius elle-même que de la recherche des sources d’autres textes en mal d’auteur et d’origines bien définies, recherche se fondant en partie sur les liens entre cette œuvre et ses prétendus « pairs » en pythagorisme. La première partie de l’étude a montré que, d’après l’œuvre parvenue, il est fort peu probable que Numénius ait commenté le Parménide ou du moins qu’il ait envisagé une correspondance entre son premier dieu, identifié au Bien, et l’Un de la première hypothèse, voire celui de la seconde. Les recherches sur le Commentaire anonyme au Parménide ont toutefois suscité l’hypothèse que ce commentaire lui reviendrait malgré tout. La deuxième partie de cette étude se propose de résoudre la question par une confrontation directe et détaillée des textes. L’examen des convergences et des divergences fondamentales fait apparaître que Numénius ne peut vraisemblablement être l’auteur du Commentaire anonyme. Ce dernier aura néanmoins trouvé en germe chez Numénius une part des notions essentielles à sa définition du premier principe – dont celle des différents aspects de l’être – qu’il aura ensuite développées pour résoudre les difficultés posées par la deuxième partie du Parménide à un lecteur néoplatonicien. L’examen semble permettre de confirmer l’attribution du Commentaire anonyme à Porphyre, grand lecteur de Numénius ; il invite du moins à aborder de manière renouvelée la question de l’antériorité des Oracles chaldaïques ou de Numénius. Il suscite enfin la découverte de parallèles entre le « Plotin arabe » et Numénius concernant la définition du premier principe et de l’Intellect, leur relation à l’être et aux formes. Ces traces d’une nouvelle appropriation des intuitions numéniennes sont à leur tour riches d’une double conséquence : elles semblent non seulement étayer l’attribution manuscrite à Porphyre de la source du texte arabe intitulé Théologie d’Aristote, mais aussi, de nouveau et par cette autre voie, l’attribution à ce même Porphyre du Commentaire anonyme avec lequel ce texte présente également des parallèles. (shrink)

L'auteur démontre que le Commentaire sur l'Ecclésiaste du Pseudo-Grégoire d'Agrigente , l'anonyme Dialexis kata Ioudaiôn , les neuf homélies anonymes sur S. Jean et S. Matthieu éditées par Karl Hansmann, et la Theognôsia attribuée, à tort, à Grégoire de Nysse , sont issus d'une seule et même plume, et que cet auteur prolifique doit être identifié avec Métrophane de Smyrne, adversaire acharné de Photius.

Sociologues devenus micro-historiens en suivant les pas de Carlo Ginzburg, les deux auteurs expliquent dans le préambule de ce livre leurs recherches des traces du quotidien, de l’Infra-ordinaire (Pérec, 1989) à travers les écrits d’ordres divers – lettres, livres de comptes, carnets de notes, journaux intimes… – de personnes anonymes saisies dans « leur vie courante ». Dans leur quête, ils ont trouvé une perle, 120 lettres dont la plupart sont des lettres d’amour (79) : la correspondance ent...

Pourquoi la démocratie qui, en son principe, est un régime de liberté peut-elle dériver vers la servitude? Cette question n'est pas nouvelle, elle figurait déjà en bonne place dans la pensée politique de Platon et d'Aristote, pour lesquels cette dérive était inscrite dans la nature du régime, lequel n'était donc pas viable. Elle se retrouve également chez les premiers penseurs de la démocratie réelle moderne, en particulier Alexis de Tocqueville, pour lequel la démocratie est perpétuellement confrontée à une redoutable alternative (...) : promouvoir le goût de la liberté ou, à l'inverse, se dégrader en servitude de mœurs et d'opinion. Or, que cette servitude démocratique, qui est une tendance interne par laquelle la démocratie se détruit elle-même, ne résulte pas d'un pouvoir de contrainte externe mais trouve ses ressorts dans la volonté des individus, nous savons le penser depuis longtemps avec le concept de servitude volontaire d'Etienne de La Boétie. Pourquoi donc parler de nouvelles servitudes? Parce qu'il n'y a pas lieu d'écrire aujourd'hui un " Contr'un ". La figure du maître a changé, ce n'est plus un maître personnel, un tyran, qui tiendrait sous son pouvoir une multitude effrayée, mais un maître anonyme, sans visage et sans nom propre qui, par de nouvelles voies, instaure une domination d'un nouveau genre et de nouvelles servitudes. Celles-ci sont analysées ici sur les plans de l'anthropologie, de l'éthique, de l'économie, ainsi que de l'analyse sociale et de la philosophie politique en vue de repenser une liberté civile à la mesure des problèmes de notre temps. Ce livre est une défense de la liberté issue de la convergence des vues, non d'un collectif, mais d'un certain nombre d'individus singuliers, auteurs libres et indépendants, disons intempestifs, qui entendent s'élever contre les formes larvées de servitudes qui se mettent en place dans les sociétés démocratiques. Il s'agit donc de retrouver l'esprit de liberté sans lequel la démocratie se dégrade et se meurt. (shrink)

Summary The practice of the disputatio in the medieval universities gave rise to a particular literary genre, the questio. This genre is caracterised by the production of arguments in favour of or against the thesis submitted for questio, before the author develops his own answer. This genre is common to philosophy and theology. But to present a mathematical problem in the form of the questio may seem paradoxical since it leads to the production of false proofs. We shall examine three (...) texts of the 14th and 15th centuries in which is raised the question of the incommensurability of the diagonal and the side of a square: Nicole Oresme's Questions on the geometry of Euclid, an anonymous question from a 15th century manuscript and Blasius of Parma's Questions on Thomas Bradwardine's treatise on ratios. We shall establish a relationship between these three texts. We will show how the mathematical content is combined with the literary genre of the questio. We shall particularly concentrate on the false proofs and consider their status. Finally, we shall ask ourselves how these texts are linked with a possible didactic purpose. Résumé La pratique de la «dispute» dans les universités médiévales a donné lieu à un genre littéraire particulier, la Question. Ce genre est caractérisé par la production d'arguments pour ou contre la thèse soumise à questionnement, avant que l'auteur ne développe sa propre réponse. Ce genre est courant en philosophie et en théologie. Mais présenter un problème mathématique sous la forme d'une Question peut sembler paradoxal: cela conduit en effet à la production de démonstrations fausses. Nous examinerons trois textes des xiv e et xv e siècles dans lesquels est posée la question de l'incommensurabilité de la diagonale et du côté d'un même carré: Les questions sur la géométrie d'Euclide de Nicole Oresme, une question anonyme dont le manuscrit est daté du xv e siècle et les Questions sur le traité des rapports de Thomas Bradwardine rédigées par Blaise de Parme. Nous établirons une filiation entre ces trois textes. Nous montrerons comment s'articule le contenu mathématique avec le genre littéraire de la Question. Nous porterons une attention particulière aux démonstrations fausses sur le statut desquelles nous nous interrogerons. Et nous nous demanderons quel lien entretiennent ces textes avec un éventuel enseignement. (shrink)

Summary The practice of the disputatio in the medieval universities gave rise to a particular literary genre, the questio. This genre is caracterised by the production of arguments in favour of or against the thesis submitted for questio, before the author develops his own answer. This genre is common to philosophy and theology. But to present a mathematical problem in the form of the questio may seem paradoxical since it leads to the production of false proofs. We shall examine three (...) texts of the 14th and 15th centuries in which is raised the question of the incommensurability of the diagonal and the side of a square: Nicole Oresme's Questions on the geometry of Euclid, an anonymous question from a 15th century manuscript and Blasius of Parma's Questions on Thomas Bradwardine's treatise on ratios. We shall establish a relationship between these three texts. We will show how the mathematical content is combined with the literary genre of the questio. We shall particularly concentrate on the false proofs and consider their status. Finally, we shall ask ourselves how these texts are linked with a possible didactic purpose. Résumé La pratique de la «dispute» dans les universités médiévales a donné lieu à un genre littéraire particulier, la Question. Ce genre est caractérisé par la production d'arguments pour ou contre la thèse soumise à questionnement, avant que l'auteur ne développe sa propre réponse. Ce genre est courant en philosophie et en théologie. Mais présenter un problème mathématique sous la forme d'une Question peut sembler paradoxal: cela conduit en effet à la production de démonstrations fausses. Nous examinerons trois textes des xiv e et xv e siècles dans lesquels est posée la question de l'incommensurabilité de la diagonale et du côté d'un même carré: Les questions sur la géométrie d'Euclide de Nicole Oresme, une question anonyme dont le manuscrit est daté du xv e siècle et les Questions sur le traité des rapports de Thomas Bradwardine rédigées par Blaise de Parme. Nous établirons une filiation entre ces trois textes. Nous montrerons comment s'articule le contenu mathématique avec le genre littéraire de la Question. Nous porterons une attention particulière aux démonstrations fausses sur le statut desquelles nous nous interrogerons. Et nous nous demanderons quel lien entretiennent ces textes avec un éventuel enseignement. (shrink)

Étienne de Páleč († c. 1422) fut l’un des premiers à soutenir le réalisme de Wyclif à la Faculté des arts de Prague. Cet article donne un aperçu de ses ouvrages sur les universaux, dont l’origine est à situer vers 1394-1396. Dans certains cas, le but d’Étienne était probablement de défendre le réalisme en général, et non pas seulement celui de Wyclif. L’article comprend l’édition d’une question d’Étienne sur les universaux. Sont également analysées la transmission textuelle de la quaestio et (...) l’influence possible d’un auteur réaliste anonyme attaqué par Buridan dans les années 1330. (shrink)

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:Journal of the History of Ideas 63.4 (2002) 639-658 [Access article in PDF] "The whole exercise of reason":Charles Mein's Account of Rationality James G. Buickerood L'Auteur de cet Ouvrage nous paroit meriter un rang distingué parmi les Auteurs Metaphysiques. Il seroit seulement à souhaiter qu'il eût traité ses matiéres avec un peu plus de Methode. Ce n'est pas qu'il ne soit très-intelligible, & que son Stile même ne (...) soit assez pur, mais un Auteur devroit se souvenir que ceux qui liront son ouvrage ne suivront pas ses pensées comme il les suit, & qu'on ne se rapellera pas ce qu'il a dit aussi facilement qu'il se le rapelle lui-même.... Il nous paroit que si l'Auteur veut encore s'exercer sur pareilles matieres il ne fera pas mal de repasser sur ce qui'il vient de publier, de donner des definitions plus intelligibles, & d'éclaircir le reste avec plus d'exactitude. — Bibliothèque raisonnée, June 1729 Two Dissertations concerning Sense, and the Imagination. With an Essay on Consciousness appeared anonymously in mid-summer 1728 over the prestigious imprint of Tonson in the Strand. 1 The "Essay on Consciousness" explicates the nature and functions of consciousness. The two dissertations modestly prepare for an inquiry into human understanding, which [End Page 639] is at present very much wanted; and towards which the removal of those Prejudices arising from Sense, and the Imagination, which hinder Men from discovering the Truth, or discerning it, tho' fairly offered to them, is the first Step to be made; and may be of some use to any one who shall hereafter undertake to explain and set forth, in a clear and perspicuous Light, the native and genuine Operations of the Understanding, as they are in Themselves, without mixing or confounding them with any Others. (1-2) A Bibliothèque raisonnée review twice noted the book's diffusion and inconvenient organization. 2 The book is nonetheless interesting for its clear defense of the cognitive superiority of reason over sense and imagination, its attack on contemporary conflations of human and brutal natures, and its treatment of consciousness, dreams, madness, and the self. In its assay of human understanding Two Dissertations implements Peripatetic, Cartesian, and even Lockean principles. The last notwithstanding, the work is an assault on the Lockean reduction of understanding to passive perception and on Locke's conception of knowledge as the perception of ideas and their relations. It is also an attempt to resuscitate reason in the teeth of nominalist accounts of rationality such as those of John Toland and allied freethinkers. 3 In pursuing these goals, it offers variations on traditional concepts of cognition, such as a conception of notions as acts of intellectual apprehension which an interpreting mind brings to bear on sensory appearances. This understanding of notions as acts falls within the British notional way marked by Digby, White, Sergeant, and especially Burthogge, antedating publication of George Berkeley's explicit distinction between passive ideas and notions owing to reflection. 4 Notions play an important role in Two Dissertations, contrasting the mind's active, rational contribution to knowledge with Lockean ideas. Yet the work's treatment of notions contains intimations of a more elaborate conception of rationality that includes a distinct order of reflective notions not deployed in this book (25-26).Clearly identifying the purposes, doctrine, and authorship of Two Dissertations is worthwhile insofar as its detailed analysis of consciousness is intrinsically interesting and quite possibly historically important, despite its neglect in the past century. For its "Essay on Consciousness" purports to be the "first Attempt that hath been made on the Subject" (sig. A3r ; cf. 141-42). While conventional [End Page 640] interpretations of modern philosophy may have habituated us to be skeptical of such a claim made as late as 1728, it is by no means outlandish, subject to textual and conceptual qualification. This paper concerns primarily just one function of the conscious mind addressed in Two Dissertations: the concept of... (shrink)

La théologie de l'inspiration a sûrement pâti de la tradition critique de l'exégèse depuis le XVIIe siècle. En effet, la perspective critique exige que les " langues de feu " se répartissent sur des intervenants toujours plus nombreux - et également anonymes -, les " auteurs " prenant les traits de rédacteurs successifs, de compilateurs et d'éditeurs, sans parler des traducteurs . Dans un tel contexte, où situer et comment comprendre le phénomène de l'inspiration ? Afin de démêler les choses, (...) il est sans doute intéressant d'interroger le texte inspiré lui-même : de précieuses analogies s'y présentent, qui permettent d'aborder la question de l'inspiration par son biais " poétique " . Dans ces pages, J.-P. Sonnet, tout en se limitant aux leçons de l'Ancien Testament , et en se fondant sur les réflexions du poéticien israélien, Meir Sternberg, dans son ouvrage The Poetics of Biblical Narrative, montre que le récit biblique offre une double analogie pour penser l'inspiration des auteurs de la Bible.The theology of inspiration has surely suffered from the critical tradition of exegesis since the 17th century. Indeed, the critical perspective demands that the "tongues of fire" spread themselves on the ever increasing - as well as anonymous - commentators, with the "authors" taking on the characteristics of successive editors, compilers and publishers, not to mention translators . In such a context, where do we situate the phenomenon of inspiration and how should we understand it? In order to sort things out, it is no doubt interesting to question the inspired text itself: precious analogies present themselves, which permit us to approach the question of inspiration from its "poetic" angle , and basing himself on the reflections of the Israeli poetizer Meir Sternberg in his work The Poetics of Biblical Narrative, shows that the biblical narrative offers a double analogy for thinking about the inspiration of the biblical authors. (shrink)

Qui sont « les Anciens »? Dans cet article nous allons examiner la signification de l’expression « les Anciens » dans le papyrus médical appelé Anonyme de Londres, en essayant de lui donner une juste attribution. L’examen contextuel des deux occurrences de ce terme révèle que le rapprochement avec les Aristotéliciens, proposé par la plupart des interprétations, est plutôt plausible. Cette conclusion est basée sur deux éléments : d’abord d’étroites analogies avec quelques textes d’Aristote, puis l’usage qui a été (...) fait de cette même expression dans les traités médicaux contemporains de la rédaction du papyrus. La recherche semble démontrer que, dans le premier cas, par l’expression « les Anciens » l’auteur du papyrus ferait allusion à Aristote et non aux Platoniciens, et dans le second, qu’il pourrait s’agir d’une allusion aux philosophes présocratiques, soit Héraclite soit Empédocle. (shrink)

Si Numénius, en platonicien de son temps, a utilisé le Timée et la République pour élaborer et étayer sa pensée métaphysique et cosmologique, il est devenu coutume de penser qu’il a également eu recours au Parménide dans sa description du premier principe. Il peut même paraître tentant d’identifier chez lui ce principe à l’Un. L’examen attentif de son œuvre ne fournit cependant que peu d’indices en ce sens et convainc même qu’elle ne permet pas une telle interprétation. Malgré ces conclusions, (...) l’hypothèse persiste pour des raisons qui tiennent principalement à l’histoire de la philosophie et aux recherches qu’elle suscite. Elle est en effet souvent reprise pour trois raisons, présentées comme corollaires : le statut propre à Numénius de platonicien pythagorisant, prédécesseur de Plotin ; les affinités réelles entre sa pensée et celle du Commentaire anonyme au Parménide ; les parallèles également entrevus entre ses formules et celles de la source supposée commune au Zostrien et au Contre Arius de Marius Victorinus, conçue quant à elle comme fort proche du Commentaire anonyme. Autrement dit, sont invoquées trois raisons nées moins de l’étude de l’œuvre de Numénius elle-même que de la recherche des sources d’autres textes en mal d’auteur et d’origines bien définies, recherche se fondant en partie sur les prétendus liens entre Numérius et ses « pairs » en pythagorisme. L’étude proposée comporte trois parties indépendantes, examinant chacune de ces trois raisons avec les hypothèses qui lui sont associées. Après une esquisse des principaux tenants de la pensée de Numénius, cette première partie aborde les rapports parfois perçus et ceux encore perceptibles entre son œuvre et le Parménide. Elle montre que Numénius n’a visiblement pas utilisé le dialogue de Platon pour élaborer sa propre doctrine des deux premiers principes et a même pu adopter une relative distance à l’égard de l’Un de la première hypothèse, suivant en cela une injonction qu’il a pu penser percevoir chez Platon lui-même. Dès ce premier examen, il apparaît que l’œuvre parvenue de Numénius ne suggère pas de bouleverser la conception la plus courante de l’histoire du platonisme en faisant de Numénius le précurseur de Plotin dans l’interprétation métaphysique du Parménide. L’interrogation sur son rapport à ce dialogue fournit même a contrario les critères d’une interprétation réellement néoplatonicienne de la seconde partie de celui-ci. Un prolongement de cette étude montre toutefois que Numénius a pu inspirer Plotin dans son interprétation de certaines formules du Parménide historique lui-même. (shrink)

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:Parenting Children With Autism Spectrum Disorders Through the Transition to AdulthoodAnonymous One, Anonymous Two, Lorri Centineo, Anonymous Three, Virginia Clapp, Catherine Cornell, Nancy Coughlin, David McDonald, Mark Osteen, Laura Shumaker, Julie Van der Poel, Anonymous FourMy Son's Life with Autistic Spectrum DisorderAnonymous OneThis is the story of how my son, David, has tried to become independent. David is now 25–years–old. His immediate family is his dad, a brother (age (...) 22) and myself (his mother). He was diagnosed with an autism spectrum disorder (ASD) when he was 13. We looked up all the information and decided not to make a big deal of it. Looking back, he displayed all the classic signs of a high functioning autistic disorder. Would he have been diagnosed with the new DSM 5 guidelines? He probably would have. His life would be much, much different if he had been diagnosed at an early age.I'll start with David at age 13 when he was able to harness his big interest in computer science into a career for himself. He was expelled from middle school for threatening some kid that had been picking on him all year. He had a meltdown and wasn't able to communicate his side of the story and that was it.During the summer of that year he took classes in computer engineering (Microsoft) and became an engineer when he was 13. At that time it was quite an accomplishment because he was the youngest person in the United States to do so at such a young age. (By the way, the administration of the school that expelled him sent him a congratulatory card when he was written up in the paper).His father and uncle are in business running a computer company so David had a ready–made job waiting for him when he graduated from high school and was able to keep it during difficult times. David finished high school (mainstreamed special education as emotionally disturbed) and he also received another engineering certification (Cisco).I have to mention here that I truly did not understand what it was like for my son until one day when he was in high school, as I was lecturing him again for some stupid reason, he said, "You don't know how hard it is for me to not sit in a corner and rock every day." Think about that. ASD individuals get up and keep going every day when they know they are going to be misunderstood and picked on. They all deserve a medal for bravery.David became really upset that he had never had a date and that girls were not even interested in talking to him. He started cutting himself and shaving his head. That got him some attention from the stoner group. He had someone to sit with at lunch anyhow. Parents, I think it's better to have no friends than the wrong friends. They introduced him to drugs.We did not mention any trouble David was having to any relatives. We had lived 800 miles from our families in a very unspoiled part of northern America. In hindsight this was not good either. [End Page 151]Another thing, and I think every parent will agree with this—teachers, school staff, health care industry staff, doctors and every one that comes into contact with an ASD individual—take the time to get to know them. It may be difficult and some may appear non–caring and rude. You must overlook this and look to the person underneath. They are great people. They have been through stuff and it means so much to them. Like I said—parents, you know this. Please remember it when times get tough.During David's senior year he started work release so he could start earning money to buy a car and move out as soon as he turned 18. Things were made easy for David since the company was owned by his father and his uncle and I worked there also. David enjoyed the work but had the occasional meltdown and had difficulties fitting in with other employees. He wasn't able to communicate... (shrink)

Il s'agit de la première édition de cette oeuvre majeure de Bodin. Jusqu'ici seul le texte latin était disponible (éd. L. Noak, 1857), ou la traduction anglaise de 1975, par Mrs. Kuntz. Le texte donné ici est celui d'une traduction française anonyme écrite très tôt après la mort de l'auteur (1596), dans une langue proche de celle de la République. Bodin fait ici converser sept sages, un juif, un musulman, un catholique romain, un luthérien, un calviniste, un adepte (...) de la religion naturelle et un "ethnique" (indien d'Amérique) à propos des mérites de leurs religions respectives. Loin de donner l'avantage au christianisme, il semble montrer une certaine inclinaison au judaïsme qui fera les délices des libertins du XVIIe siècle... (shrink)

Qui sont « les Anciens »? Dans cet article nous allons examiner la signification de l’expression « les Anciens » dans le papyrus médical appelé Anonyme de Londres, en essayant de lui donner une juste attribution. L’examen contextuel des deux occurrences de ce terme révèle que le rapprochement avec les Aristotéliciens, proposé par la plupart des interprétations, est plutôt plausible. Cette conclusion est basée sur deux éléments : d’abord d’étroites analogies avec quelques textes d’Aristote, puis l’usage qui a été (...) fait de cette même expression dans les traités médicaux contemporains de la rédaction du papyrus. La recherche semble démontrer que, dans le premier cas, par l’expression « les Anciens » l’auteur du papyrus ferait allusion à Aristote et non aux Platoniciens, et dans le second, qu’il pourrait s’agir d’une allusion aux philosophes présocratiques, soit Héraclite soit Empédocle. (shrink)

Une analyse minutieusen du XXVIe discours de Thémistius, philosophe néo-platonicien et commentateur des œuvres d'Aristote qui fonda une école de philosophie à Constantinople vers 345 ap. J.-C., a fait découvrir à l'auteur qu'il s'agit d'une œuvre d'un socratique du IVe siècle av. J.-C. Ce discours aurait été écrit contre a l conception de la rhétorique exposée par Platon dans le Phédre. Thémistius non seulement s'en serait inspiré, mais I'aurait copié d'un bout à l'autre. Dans un ouvrage antérieur l'auteur (...) avait suggéré le nom d'Antisthfène. Les critiques de E. De Strycker l'ont fait reculer. Dans cet ouvrage, il laisse tomber le nom d'Antisthène pour se rallier à un socratique anonyme, adversaire de Platon. (shrink)

Les multiples équivoques, qui à plusieurs égards ont caractérisé jusqu'au siècle dernier la réception des Principes de la Nature et de la Grâce et de la Monadologie de Leibniz, trouvent leur origine dans les circonstances de la genèse de leurs manuscrits: ils donnèrent lieu à une information fautive publiée en 1721 dans un compte rendu anonyme des Acta eruditorum de Leipzig. Des recherches dans les archives démontrent que l'auteur de ce compte rendu ainsi que de la traduction latine (...) de la Monadologie, parue la même année dans les Supplementa des Acta eruditorum, était Christian Wolff qui possédait une copie du manuscrit leibnizien au moins depuis 1717. Cette traduction s'inscrit dans une stratégie culturelle précise qui vise à désamorcer toute interprétation idéaliste de la pensée monadologique de Leibniz. Un élément essentiel de cette stratégie consiste à lire la théorie de l'harmonie préétablie comme une doctrine fondée sur une métaphysique strictement dualiste des substances. (shrink)

De 1897 à 1914, une rubrique anonyme paraît dans L’Ami du Clergé. Son auteur, un « vieux moraliste », consacre l’une de ses chroniques à la définition du « cas ». Il s’efforce d’expliciter cette notion si importante pour les confesseurs et les théologiens moralistes. Très curieusement, rares sont, avant lui, les témoignages imprimés attestant d’un intérêt semblable. La recherche du vieux moraliste trouve une juste postérité qui n’est pourtant pas une filiation dans les théories de la « (...) nouvelle casuistique ». From 1897 to 1914, an anonymous column appeared in L’Ami du Clergé . Its author, an « old moralist », devotes one of his chronicles to the definition of the « case ». He endeavours to clarify this notion which is so important for confessors and theologians specialized in ethics. It is very curious that earlier printed evidence of such an interest is rare. The research of the old moralist has a true posterity which, however, does not end in the theories of the « new casuistry ». (shrink)

La double expérience que chacun de nous a des mouvements de son corps – comme objet mondain et comme organe de sa volonté – atteste, au sein de la métaphysique de Schopenhauer, la provenance de tout objet de représentation de la Volonté en soi. Nos « mouvements » charnels se prêtent cependant encore à des modalités diverses, selon qu’ils sont volontaires ou involontaires, et selon que la volonté y est appréhendée à travers une perception interne de ses « actes » (...) successifs ou à travers des sensations de plaisir et de douleur se rapportant à des « désirs » conscients ou inconscients. Formulé dans un langage freudien, la volonté-pulsion inconsciente se phénoménalise selon le double régime de la représentation et de l’affect, c’est-à-dire au sein d’un corps propre dont le principe de réalité et le principe de plaisir se disputent le gouvernement. Cette analyse des comportements corporels humains sert aussi de fondement à la philosophie de la nature de Schopenhauer. De même que nos actes volontaires, tout en se conformant à des « motifs » rationnels, puisent leur énergie dans une pulsion irrationnelle, les mouvements des corps matériels, tout en se conformant aux lois de la physique, restent animés par des « forces naturelles » qu’il faut comprendre comme la présence de la volonté pulsionnelle au sein de la nature. Croisant perspectives métaphysiques, anthropologiques et cosmologiques, l’auteur veut plus particulièrement mettre en lumière que la philosophie de la Volonté de Schopenhauer est la philosophie d’une force pulsionnelle nihiliste, héritière pessimiste du rationalisme leibnizien et visionnaire de la pulsion de mort de Freud. Tout en s’inscrivant dans le sillage kantien, cette philosophie conteste aussi déjà le principe d’une subjectivité originelle au nom du principe d’une vie pulsionnelle anonyme, inconsciente et irrationnelle. (shrink)

Le terme de style n’est pas conceptualisé explicitement par Foucault, quoiqu’il apparaisse au fil de toute son œuvre. Dans le texte qu’il consacre au Rêve et l’existence de Binswanger, Michel Foucault est encore fortement influencé par la phénoménologie et l’existentialisme : le style y est défini comme le moment où l’expression est effectivement adressée à quelqu’un, et cherche à se faire comprendre. Le style est donc encore compris selon les coordonnées phénoménologiques de la subjectivité et de l’être-au-monde. Dans la période (...) structuraliste des Mots et les choses et de L’archéologie du savoir, le style au sens strict caractérise au contraire un a priori historique anonyme. La difficulté, que ne parvient pas totalement à résoudre Foucault dans sa conférence sur l’auteur à la Société française de philosophie, est alors de comprendre comment un individu peut inaugurer un style de savoir ou de discours. C’est dans l’Histoire de la sexualité que Foucault parvient à articuler critique et généalogie de la subjectivité à travers le concept de style : avec l’idée d’une stylistique de l’existence, Foucault ne pense plus le style comme l’expression d’un sujet ou comme une simple marque anonyme et collective, mais comme l’opérateur d’une subjectivation par la recherche d’une excellence éthique substantielle. Cette conceptualisation foucaldienne du style, dans les années 1980, doit être mise en perspective avec les textes militants du philosophe, où la recherche d’un « style de vie homosexuel » est un enjeu qui dépasse la simple obtention de droits. (shrink)

Since its rediscovery in 1903, the Logica Demonstrativa by Girolamo Saccheri is known in three editions ?1697, 1701, and 1735, the 1735, edition being posthumous. The 1697 edition is without the name of the author. This article calls attention to two unnoticed editions (1696? and 1699), the first one unsigned and the second by ?Carolus Iosephus Saccarellus?, a Saccheri pseudonym. The publishing history of the work has been partially clarified, though a number of problems remain unsolved. Après sa redécouverte in (...) 1903, on connait trois éditions de la Logica demonstrativa par Girolamo Saccheri (1697, 1701, 1735: cette dernière édition après sa mort). L'édition du 1697 est anonyme. L'article veut faire connaitre deux éditions inconnues (1696? et 1699), dont la première est ancore anonyme et la deuxième a comme auteur ?Carolus Saccarellus?, un pseudonyme de Saccheri. Ça éclaircit, en part, les questions liées à l'histoire des éditions de l'oeuvre. Hieronymi Saccherii Logica demonstrativa ex oblivione tracta est a Johannes Vailati, Italiae philosopho, Anno Domini 1903. Ter Logica edita fuit, in commune doctorum virorum opinione, annis Domini 1697, 1701, 1735. Quorum editionum, prima sine nomine auctoris est, postrema eius mortem secuta. Duas autem ignotas Logicae editiones inveni, alteram pariter sine auctoris nomine, alteram quodam Iosepho Saccarello ascriptam, certe ipsius Saccherii alienum nomen. Quae omnia nonnullas quaestiones de Logica demonstrativa illustrant. (shrink)

Le manuscrit latin 13953 de la Bibliothèque Nationale de France contient aux ff. 25v-41v des gloses en latin et en vieux-haut-allemand portant sur laConsolatio Philosophiae de Boèce. Ces gloses sont transcrites dans leur intégralité ci-après, dans l'attente d'une édition critique complète du soi-disant 'commentaire anonyme de Saint-Gall. (IXᵉ-Xᵉ siècles), transmis dans différentes versions par une quinzaine de manuscrits. Dans l'étude qui précède l'édition, l'auteur analyse le manuscrit et le texte, et il formule des hypothèses sur son origine et (...) sa nature. L'auteur montre que la description de Pierre Courcelle ('Abrégé [de l'Anonyme de Saint-Gall]...') est erronée: le texte, qui constitue la transcription continue d'une glossica circumscriptio, est en fait une rédaction primitive du soi-disant commentaire anonyme de Saint-Gall, mais il contient aussi des gloses sans correspondance dans les versions ultérieures et plus étoffées de cette famille de commentaires. (shrink)

Le manuscrit latin 13953 de la Bibliothèque Nationale de France contient aux ff. 25v-41v des gloses en latin et en vieux-haut-allemand portant sur laConsolatio Philosophiae de Boèce. Ces gloses sont transcrites dans leur intégralité ci-après, dans l'attente d'une édition critique complète du soi-disant 'commentaire anonyme de Saint-Gall. (IXᵉ-Xᵉ siècles), transmis dans différentes versions par une quinzaine de manuscrits. Dans l'étude qui précède l'édition, l'auteur analyse le manuscrit et le texte, et il formule des hypothèses sur son origine et (...) sa nature. L'auteur montre que la description de Pierre Courcelle ('Abrégé [de l'Anonyme de Saint-Gall]...') est erronée: le texte, qui constitue la transcription continue d'une glossica circumscriptio, est en fait une rédaction primitive du soi-disant commentaire anonyme de Saint-Gall, mais il contient aussi des gloses sans correspondance dans les versions ultérieures et plus étoffées de cette famille de commentaires. (shrink)

Première publication et commentaire historique de l'inscription honorifique d'une base de statue découverte dans la ville antique d'Europos (Macédoine). L'auteur propose d'identifier le légat de Marc-Antoine honoré ici, M. Insteius L.f., connu jusqu'alors uniquement par des sources littéraires, avec l'officier anonyme du passage d'Appien (BC V 75, 320), qui dirigea l'expédition lancée par Antoine entre 39 et 38 av. J.-C. contre les Dardaniens. Cette expédition fut jugée utile pour reprendre le contrôle sur la province, contrôle qui avait vraisemblablement (...) été ébranlé après la bataille de Philippes ; elle est en rapport avec l'importance de la région pour la sécurité de la province de Macédoine et la stratégie d'Antoine dans la péninsule balkanique. (shrink)

En ces temps où, dans la production éditoriale comme au cinéma, Marie-Antoinette est à la mode, il faut absolument s’arrêter sur cet ouvrage. Le titre exact de ce court pamphlet (30 p.), publié anonymement en août 1793 après le renvoi de Marie-Antoinette devant le Tribunal révolutionnaire, est Réflexions sur le procès de la reine par une femme. Et c’est aux femmes que l’auteure s’adresse en premier, aux « femmes de tous les pays, de toutes les classes de la société » (...) : sensibles, elles ne peu... (shrink)

Foucault n’a pas laissé de texte de nature autobiographique. À de nombreuses reprises, il a revendiqué l’anonymat, embrassant le désir d’envelopper son « je » dans le discours et d’y avancer pour ainsi dire, « masqué ». Ce serait cependant une erreur d’identifier ce désir au slogan de la mort de l’auteur et à partir de là, au courant du structuralisme. Car Foucault n’a jamais voulu renoncer à questionner la subjectivité, son histoire aussi bien que ses terrains d’interventions. Plutôt (...) que de chercher à interpréter les raisons qui ont poussé Foucault à ne pas livrer les secrets de sa vie, l’article nous invite à les reconnaître à même son œuvre. (shrink)

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:Narrative SymposiumPersonal Narratives Experiences of Psychiatric HospitalizationV. Barnard, J. Carson, Eugene Doe, Robin Driben, Anonymous One, Anonymous Two, Charles Kelley, Michael Kerins, D. Millman, Anonymous Three, Viesia Novosielski, Ben Zion, and Anonymous Four• Dreaming: A Recovery Story• The Intervention of the Demon• Bent but Not Broken• Tortured Souls Do Not Rest• Homesick• A Professional Patient No More• My Spiritual Journey• Personal Account of Psychiatric Hospitalization• Psychiatric Hospitalization Story• As (...) Ice Is to Water• The Power Of Human-To-Human Contact• Dignity• HospitalizationCopyright © 2011 The Johns Hopkins University Press... (shrink)

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:Narrative SymposiumPersonal Narratives Experiences of Psychiatric HospitalizationV. Barnard, J. Carson, Eugene Doe, Robin Driben, Anonymous One, Anonymous Two, Charles Kelley, Michael Kerins, D. Millman, Anonymous Three, Viesia Novosielski, Ben Zion, and Anonymous Four• Dreaming: A Recovery Story• The Intervention of the Demon• Bent but Not Broken• Tortured Souls Do Not Rest• Homesick• A Professional Patient No More• My Spiritual Journey• Personal Account of Psychiatric Hospitalization• Psychiatric Hospitalization Story• As (...) Ice Is to Water• The Power Of Human-To-Human Contact• Dignity• HospitalizationCopyright © 2011 The Johns Hopkins University Press... (shrink)

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:What Power Do I Have? A Nursing Student’s Concerns Lead to a Passion for EthicsAnonymous OneThe day began like many in our ten–week rotation, around the large table in the brightly lit ICCU nurses’ station. Report, which was given by the night charge nurse, included information on all the patients on the unit. Since I had cared for A. G. the previous day, I was eager to know how (...) she had spent the night. She had a debilitating neuro–muscular disease known as myasthenia gravis. Placed on the ventilator days before, it was reported that she was likely to be dependent on the machine for life. In the late 1970’s there were very few facilities that accepted ventilator dependent patients. She might be with us for a long time.When I entered her room for the first time, I saw a frail older woman with kind eyes and a warm smile. She was breathing with the help of the ventilator through her tracheostomy tube. I learned through her chart that she had no known family. On the day I took care of her, no one came to see her and she had no visitors the previous evening. She lived in a local long–term care facility and was brought to the hospital after she developed respiratory distress. A. G. was unable to move in the bed due to her condition and required frequent suctioning along with turning and repositioning for comfort.Despite her weakness, A. G. was able to communicate silently by mouthing the words for what she wanted and by nodding and shaking her head. I found her to be quite skilled in non–verbal [End Page 93] communication since it took minimal effort to understand what she wanted, but the activity tired her easily. I had just completed A. G.’s morning care when her physician came in to examine her. After completing his assessment, he stopped and leaned in closely to speak with her. He began asking a number of questions about whether she wanted to spend the rest of her life in this way, on a ventilator. She shook her head. Continuing the line of questioning in different ways, she responded to him. I wondered why he was asking these questions. After seeing her response, the physician asked me to get 30 mg of morphine from the narcotics cabinet. Although I didn’t understand the implication of the request, I complied.While I was retrieving the medication from the narcotics cabinet, the charge nurse came to tell me I was being reassigned to a new admission. When I asked why, she told me she couldn’t discuss it, but asked me to please do what she said. I left her standing there, wondering what was going on. After assisting with the new admission, I went back to see A.G.; her door was closed. When I opened the door, the ventilator tubing hung over the side of the machine. Looking down at the bed, I was shocked to find A.G. had been disconnected. She was dead. In a state of disbelief and panic, I sought out the charge nurse to find out what happened. It was clear that I was not to know. I asked her a number of questions but she adeptly changed the subject and redirected me to other activities. By then it was lunchtime and my instructor had left the unit. I asked to be excused and went to seek her out.When I told my instructor what happened, a look of doubt came over her face. “You think Doctor M. killed your patient? That would never happen.” Although I tried to tell her the story, she too, dismissed me, telling me my story didn’t make sense. I was distraught. An overwhelming sense of dread came over me and I began to cry. She encouraged me to go home, which I did.Happily, I had the weekend to recover before returning to clinical. I never found out what happened to A. G. and neither my instructor nor the charge nurse ever spoke to me about my experience. In fact, it seemed no one believed my story... (shrink)

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:An Encounter with the Art and Science of MedicineAnonymous Five“Let Nothing Upset YouLet Nothing Frighten YouEverything is ChangingOnly God is Changeless”—St. Theresa of AvilaSt. Teresa’s prayer is on the front cover of each of four binders dedicated to storing insurance authorizations, studies, references, and reports about our daughter’s brain tumor treatment. They represent our experience, what we learned, the information we were given, and the information we sought out. (...) I kept them in case our daughter ever wanted to understand how my husband and I arrived at a decision for her treatment that was in direct opposition to the strong recommendation of her primary treatment team of physicians.On December 10, 2003, I received an urgent call from our daughter’s neurologist requesting that we meet with the doctor late that afternoon. For six months prior to that appointment, our daughter had been telling us about odd sensations with breathing, nausea, and balance. Sometimes she would seem extremely distressed for a short period of time or report that her friends told her about doing or saying things that didn’t make sense and that she didn’t remember. We consulted a series of physicians as her symptoms became steadily more intense and more prevalent. Our family practice physician referred us to an allergy specialist and a pulmonologist. There were a number of tests for allergies and lung problems. As the tests and treatments did not help, our daughter became increasingly unwilling to go to doctor’s appointments. My husband and I were confused and deeply concerned about the lack of progress. The next series of referrals included a gastroenterologist and a neurologist. The gastroenterologist suggested our daughter had partial–complex epilepsy, concurred with our plan to see a neurologist, and mentioned she should have an MRI.I remember the neurologist putting the MRI scans up, pointing to the large dark spot which he called a “large mass” (5 cm), that could be either a cluster of blood vessels or a neoplasm. He said his office had arranged for us to meet a neurosurgeon the following day. We all remember the same thing about that visit—the image of the large dark mass on the scan—and the neurologists flat, brisk tone. We met with the neuro-surgeon the next day. Her team was kind and sympathetic—she was positive, up beat and direct. She did not think this mass was blood vessels. She thought it was a large tumor that needed to be removed right away. Our daughters surgery was scheduled for the following Friday—December 19, 2003. She had turned 15 on November 5.Four and a half hours after our daughter was wheeled into the operating room, her surgeon told us they had removed 98% of the tumor. She said there was no cure, but there was a good prognosis based on the surgical outcome. Several days later, she called us and said she had more data, and it looked like the resection was closer to 90%. The first pathology report, a “first impression” directly after surgery, described our daughter’s tumor as an astrocytoma, probably high grade. Three weeks after surgery, we met with a panel of doctors—two oncologists and radiologist—who explained that based on the final pathology report, our daughter’s tumor was classified as an ependymoma, grade 2. We were dismayed. First, there had been the change in the estimated success of the resection and now a complete shift in both grade and tumor type.The team recommended radiation to follow her surgery, which they said was standard treatment. We began to try to inform ourselves about her tumor. Her father, an agronomist, did an extensive search in PubMed to evaluate and sort through the literature on low–grade gliomas and radiation. What he could find was inconclusive and grim. Most reports in the literature suggested at best delayed mortality at five years after radiation. [End Page E7] Meanwhile, our daughter went through a spinal MRI and the preparatory “fitting” of the mask to immobilize her head during radiation.E7I consulted with a friend who had worked as an EKG tech. She urged... (shrink)

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:Not the End We Planned ForAnonymous FourIn 1997, my four–year–old daughter was diagnosed with a high–risk medulablastoma. She underwent the current treatment program at that time. She suffered multiple complications from the treatment and developed seizures, which caused her to lose her sight and 80% of her hearing. These all contributed to her manifesting many behavioral issues, making her a danger to herself and others. Also during this time, (...) she developed large amounts of brain atrophy from the maximum radiation dose she had been given. In August of 2010, Emily was still deteriorating, her seizures were uncontrollable, and her quality of life was extremely poor. A meeting to discuss how to care for my child if an acute crisis presented was held. The meeting included her parents, oncologist, endocrinologist, pediatric neurologist, social worker and the head of medical ethics. We discussed what course of action would be best for her nothing could be done to reverse her condition or prevent further deterioration. A POLST is a physician order for life sustaining treatment and is appropriate if the doctor feel that the patient has a good chance of death in the next year. The purpose of this document is to have a plan in place in case the patient has a life threatening crises. We chose to put a POLST in place with specific instructions not to intubate. This was a hard decision to make for a parent, but we all felt it was the best choice for her.A few months after the POLST was entered, in November, 2010, I came home from the store and my daughter’s caregivers told me she had complained of a headache different from her usual headaches. They gave her Tylenol with codeine and she went to bed about 4 p.m. When I checked her later she seemed fi ne, merely sleeping her headache off. We [End Page 30] decided to let her sleep some more. Around 8 p.m the caregivers came and got me because they could not wake her up to go to the bathroom, which was her normal routine. I immediately went to try and wake her up but could not. I ran my thumb up the bottom of her foot and there was no reflex response. I yelled for her father that we needed to immediately go to the hospital.We took her to the ER at the local hospital that treated her close to the house. We told them we did know what was happening with her but that there was a POLST in place in her chart. They started lines, a nasogastric tube, and sent her for a CT, which showed massive amounts of blood in her brain. I repeated again to the ER staff and physician that there was a POLST in place but no one acknowledged my statement. I asked for a different physician, one that would respect the POLST, and was told there was no one else nor was there a neurosurgeon available. The attending physician insisted she be intubated in order to be transferred to a partner hospital (more than 20 minutes away) where there was a neurosurgeon on duty. I asked him to please call her oncologist at which point he yelled at me that, “he was not calling anyone else and that she needed to be intubated and transferred to the other hospital.” By this time, four hours had passed and I knew she had not gotten any medication for pain, so I told the physician to go ahead and transfer her since I knew the hospital we were at would not admit her for palliative care. She was then intubated, in violation of the POLST, and transferred to the other hospital where the neurosurgeon there told us what we already feared: That she had experienced a massive bleed in her brain. We requested she be extubated and be given palliative care to make her comfortable until she passed away.It is tragic that our daughter’s last hours involved aggressive medical treatment. As parents we hoped to avoid any additional suffering for our child, we did everything we knew to do to insure aggressive... (shrink)

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:My Story:Evolving ObesitiesAnonymous OneI am a 66–year–old Caucasian woman. I have always had, either in perception or fact, a “weight problem.” In my childhood and early teens when my weight was within the normal range, I felt fat and was always trying to lose weight. After gaining weight in college, I had a weight problem in body as well as mind. Weight concerns have consumed much of my energy (...) over the years. I have spent most of my life evolving toward a healthy way to manage my weight.Act 1: Obesity as MetaphorI can’t remember ever not feeling fat. Growing up I felt humiliated and shamed by my body, even though I was not overweight, just bigger than my peers, with a pear shape and heavy legs, thighs, and ankles. In high school my BMI, although not used at the time as a measuring tool, was 22.8. Yet despite these facts, I was made to feel fat.In my family being overweight was tantamount to sin. My father and sister were tall and skinny; my mother was petite and shapely. I took after another genetic code—the dumpy ones with knocked knees—the grotesque branch of the family tree. Hand–me–downs from my sister were supposed to fit me, but we were too different, and the difference was not celebrated.Other things were at play, a perfect storm of conditions that contributed to my feelings of worthlessness. I really shouldn’t have been born. The earth should have opened up and swallowed me. Of course I was not conscious of reasons for these feelings at the time. That awareness came later. But these feelings of loss, grief, terror, and terrible wrongness were the context of my struggles over the years.I developed a pattern of binge eating, which satisfied two contradictory impulses: my need to nurture myself combined with my desire to punish myself. The intensity of a binge–eating episode was also an avenue for rage. I was young so the extra calories didn’t result in weight gain, but the behavior had begun to take root.Stepping on the scale was like the final judgment. The scale did not measure weight; it measured value. I would see the number, as would the person weighing me, and my failure, as a person, would be evident. My secret shame would become public. I would be declared guilty for the worthless grub that was me.Nothing else mattered: that I was an A student; that I was kind and compassionate; that I had friends. These facts had no bearing. All that counted was the number on the scale. That number sent a shudder of condemnation down to my very soul. That number threatened to hurl me into a bottomless abyss from which I could not escape.I avoided being weighed. I was a very obedient youth, with an exaggerated respect for authority drilled into me by my father. The one time I ever cut class was in high school. I skipped health class where I had heard we would be weighed.The situations when I could not avoid being weighed confirmed my worst fears. Before one gym class we were publicly weighed in [End Page 96] assembly–line fashion. As I stepped off the scale my gym teacher yelled out “Diet” for all to hear. Doctors who knew nothing about me, to whom I had been sent for various required physicals, told me to lose weight.In the mysterious and internally logical way that the mind works, my weight became a metaphor for all that was reprehensible in me. With no comprehension of why I was so unhappy, it was easy for me to fixate on my weight. It was too horrible to contemplate that I was the problem. The problem with me was my size, my body.As I look back now, I am angry that because of its shape, this perfectly wonderful body was judged as wrong, and that there was no compassionate voice loud enough to contradict this message. But at the time I felt no anger. To feel anger over being made to feel bad requires self–respect... (shrink)